Interview avec Samuel Gerrand : L’art de trouver sa voie

Oct 28, 2021 | 0 commentaires

Dans son métier de coach, il accompagne les femmes et les hommes qui remettent en question leur profession pour se redéfinir. Il les accompagne afin de découvrir leurs vrais talents pour s’épanouir enfin au travail, c’est à dire trouver la voie professionnelle ou l’équilibre de vie qui leur correspond vraiment :

Samuel Gerrand a fondé « L’art de trouver sa voie » en 2015 où il exerce en tant que coach, il enseigne également le yoga.  

-Trouver le projet professionnel qui leur correspond

-Mettre de la Clarté sur ce qui les fait vibrer

-Se remettre d’un burn-out

-Définir un projet de vie à leur image, qui leur ressemble comme deux gouttes d’eau

Dans sa méthode de coaching, je vais essentiellement l’interroger sur les intelligences multiples et les natures multiples.

 

 

L’art de trouver sa voie par Samuel Gerrand

 

 

J’ai souhaité l’interviewer car je constate que nous sommes plusieurs milliers de personnes à chercher notre voix, à chercher un emploi valorisant, à chercher quelque chose qui nous apporte un minimum de bien-être. Nous cherchons tous à nous éloigner de la souffrance ! J’ai constaté également qu’il en était de même pour nos enfants, faute d’outils suffisamment développés en milieu scolaire (ça commence à évoluer !), ils sont nombreux à se chercher et se poser des questions existentielles. Souvent nos adolescents partent faire des études inappropriées et à des coûts fortement élevés…. Et si en l’espace de quelques instants nous pouvions gagner en temps, en énergie et en confiance ?

J’ai ensuite interrogé à titre personnel des demandeurs d’emploi, des parents d’élèves et des élèves de lycée. J’étais stupéfaite… tout évolue que très doucement, mais, je suis confiante, car heureusement, des personnes comme Samuel Gerrand et de nombreux autres acteurs à tous niveaux sont là pour nous aiguiller, et, surtout, nous permettre d’exister et de nous épanouir.

Vous trouverez également en pièce-jointe, la vidéo d’une maman qui est également professeur des écoles, et qui par sa propre initiative, a apporté un enseignement remarquable dans sa classe !

Nous n’avons qu’une vie, il est fondamental d’apprendre à se connaître et ainsi trouver notre chemin. Et si nous étions véritablement là pour apporter quelque chose ? Cette dernière phrase me donne des frissons…

Merci Samuel pour cette merveilleuse découverte, merci pour ta sagesse profonde ! Beaucoup de personnes ont hâte de te découvrir à travers cet article !

Je reste, chères lectrices et chers lecteurs, à votre entière disposition si vous avez des questions !

Belle lecture !

Bonjour Samuel, merci d’avoir accepté mon invitation. Tu es auteur et créateur de « L’art de trouver sa voie » et tu es également professeur de yoga, Satya Yoga qui signifie la vérité.

Que ce soit à la sortie du lycée, à 20 ans, à 30 ans, ou même après 50 ans, comment peux-tu nous accompagner à trouver notre voie ? 

Pour répondre à ta question, je vais d’abord te partager mon expérience qui m’a emmené jusqu’ici.

Mes parents m’ont toujours encouragé à trouver le métier qui me correspondrait. L’école ne permettant pas d’acquérir suffisamment de connaissance de soi, j’ai essayé énormément de choses, j’avais beaucoup d’idées, j’étais assez proche de trouver ce que je cherchais mais il me manquait toujours quelque chose.

Deux grands éléments déclencheurs me marquèrent dans ma vie, le premier fut cet enseignant en Inde qui me disait que, chaque personne possède un « soi dharma », ce qui signifie précisément « la loi d’action, propre à un individu », et par la suite, se mettre au service de cela. Le principal étant d’effectuer un travail profond sur soi et de comprendre ce que nous avons à réaliser afin d’être au service des autres avec humilité.

Toutes ces actions importantes vont nous amener à nous approcher de notre nature profonde et de comprendre ce qu’on a de plus précieux à apporter au monde.  Il s’avère que cet enseignant qui m’a fait ouvrir les yeux sur cette perception, ne m’a pas donné le mode d’emploi, donc, je me suis demandé comment trouver cette chose précieuse, je me suis demandé ce qui me faisait vibrer, ce qui m’animait intensément…

Le deuxième élément qui a bouleversé ma vie est ma rencontre avec Steven Rudolph, un pédagogue américain qui vivait en Inde. Lui, avait créé une méthodologie pour permettre aux jeunes de trouver leur voie qui s’appelle « les natures multiples ». C’est durant un stage avec cette personne que j’ai pu me percevoir tel que j’étais, à travers les différentes facettes que je portais en moi. J’ai ainsi pu me recentrer et comprendre ce qui m’animait pleinement et  reconnaître mes qualités profondes.

Cette méthode permet réellement d’apporter une grande transformation de vie de chaque personne en mettant des mots sur nos aspirations. J’ai tout de suite pressenti qu’elle serait utile en France pour accompagner les gens à trouver leur voie, c’est donc naturellement que j’ai décidé de travailler avec.  

Pour répondre à ta question, c’est un processus en plusieurs étapes, plus rapide avec les jeunes, que pour une personne plus expérimentée. Les jeunes sont assez clairs sur eux-mêmes, ils ont gardé une forme de reliance avec leur âme (qui ils sont vraiment), ils ont moins de confusion et de ce fait ils ont plus de facilité à écouter leur voix intérieure. Bien évidemment, tout dépendra des événements qui ont marqué leur vie et leur éducation car il y a des épreuves qui nous éloignent de nous-même.

Pour lors, j’ai développé une méthodologie en plusieurs étapes et qui permet de partir vraiment de la personne. Qu’est ce qui les met en joie, qu’est ce qui les fait vibrer ? C’est ce qui m’importe car vivre en faisant ce qui nous égaye pleinement est le meilleur pour vivre une vie dans l’abondance.

Penses-tu qu’on a tous une voie professionnelle qui nous attend ?

C’est propre à chacun, certaines personnes vont préférer travailler 6 mois et partir surfer les 6 autres mois de l’année ou partir à l’aventure tout simplement. D’autres personnes vont trouver d’autres formes d’équilibre de vie qui leur correspond mieux. Ce qu’on aime doit être une passion ou un métier ? Cela est propre à chacun. Il n’est pas obligatoire de faire de sa passion un métier. Il existe une multitude de possibilités. Cela arrive que des personnes souhaitent faire de leur passion un métier, alors elles y mettent énormément d’énergie jusqu’à s’épuiser et puis pour finir elles en sont dégoûtées. Tout est dans le juste équilibre qui est propre à chacun.

Si notre choix est d’effectuer un emploi alimentaire, nous pouvons aussi nous rapprocher de notre nature profonde en pratiquant des activités qui nous nourissent en dehors, ce qui sera favorisant et porteur d’un équilibre. Tout est possible ! Le plus important est de trouver un environnement de travail dans lequel on peut vivre des émotions positives. Aujourd’hui, le monde du travail est encore associé à la souffrance (travail vient du latin tripalium qui est un terme considéré comme faisant référence à un instrument de torture qui est composé de 3 barres de bois). Nous retrouvons encore beaucoup ce type de croyance dans l’inconscient collectif, et elle est souvent fondée sur le fait qu’il faut « en baver » dans notre activité professionelle. Alors qu’en fait, plus on va se rapprocher de notre nature, plus cela va être facile finalement. On va être en contact naturellement avec sa joie intérieure.

L’approche des « natures multiples » permet en une séance de deux heures de discerner en nous ce qu’on aime.

Nous avons reçu comme éducation la croyance forte qu’il faut développer nos points faibles, mais qu’en est-il de nos points forts ? Les adultes en France manquent souvent de reconnaissance à ce niveau-là contrairement aux Etats-Unis. Chez nous, on accorde considérablement de l’importance aux points faibles : si tu veux réussir tu dois devenir bon partout est une croyance véhiculée communément.

Cette croyance de devenir bon partout a un impact considérable : elle nous fait perdre le discernement de ce que nous aimons faire, en fait elle minimise nos facultés naturelles fortes. D’après mes recherches dans de nombreuses cultures et traditions à travers le monde : on encourage les enfants à développer leurs qualités fortes. Pourquoi ? Car cela permet de développer une plus grande confiance en soi, de devenir excellent dans un domaine plus rapidement et surtout cela fait que les individus vont pouvoir apporter le meilleur d’eux même, de leurs potentiels à la communauté qui les entoure. Donc cultiver ses points faibles est une erreur, nous devrions nous concentrer sur développer nos points forts, et dans une moindre mesure, dans un second temps nos points faibles.

Prenons un exemple, dans notre pays, un enfant reçoit moyennement huit injonctions négatives sur dix par journée ex : « c’est pas bien, ne fais pas comme ça ! ».

Aux États-Unis il est démontré qu’il n’y en avait que quatre par jour sur dix… et donc six de positives. On peut ainsi observer que les enfants américains vont naturellement avoir plus confiance en eux et vont plus aisément se mettre en valeur, donc avoir une meilleure estime d’eux-même et beaucoup plus confiance en eux .

(Si les émotions positives nourrissent la confiance en soi et la curiosité, les émotions négatives obstruent les capacités d’apprentissages et donc impactent directement la confiance en soi, cela a des conséquences plus au moins grave dans le développement et le bien être des individus plus tard).

L’idéal serait que nos pensées soient le reflet de notre ressenti afin d’éviter toute confusion. Dès lors que l’on prend conscience de ce que l’on aime faire, on peut envisager les compétences à développer en fonction des besoins du monde.

Le plus important dans les compétences que l’on développe est d’aimer ce que l’on apprend, ce que l’on fait : c’est un socle de base à ne jamais oublier, une citation de Confucius dit : « Choisis un travail que tu aimes, et tu n’auras pas à travailler un seul jour de ta vie ». Cela est vrai et a été confirmé par les études sur le flow du psychologue Mihaly Csikszentmihalyi.

Dans l’orientation on part souvent des besoins du monde pour exercer un métier… c’est pour cette raison qu’il y a à ce jour beaucoup de souffrance au travail. L’assurance maladie finance actuellement des accompagnements pour des jeunes car ils se rendent compte que ça engendre bien moins de frais médicaux pour plus tard d’être au clair sur l’orientation qui nous correspond le mieux.

Je vais insister sur le fait qu’avant de penser à des méthodes tel que « Ikigai »  ou autre, nous devons nous concentrer sur la base : ce qui nous anime, c’est à mon sens le point de départ essentiel ! Avant de « faire » et d’« avoir », il y a « ÊTRE ». C’est pour cette raison que je travaille avec « les natures multiples ». C’est le commencement !

Un de mes rêves est qu’on puisse enfin mettre de « l’être » et du « sens » dans l’enseignement éducatif.

Je suis surprise de voir que nos enfants au collège n’aient qu’une semaine de stage pour découvrir le monde du travail.

Effectivement, dans les établissements scolaires, les élèves sont assez éloignés du monde du travail et de ses réalités aux multiples facettes.

J’ai mis en place un programme avec des jeunes dans un collège afin qu’ils puissent découvrir leurs natures profondes leur permettant ainsi de choisir un stage leur correspondant.

J’ai remarqué qu’à partir de 13 ou 14 ans, les élèves avaient suffisamment de maturité pour effectuer cette démarche de mieux se connaître, ils sont impliqués là-dedans et peuvent ensuite faire de bons choix qui leur correspondent.

Est-ce que tu accompagnes des adolescents sur les « natures multiples », ou est-ce que des parents te contactent pour cette démarche-là pour leurs enfants ?

Absolument ! Lorsque j’ai commencé mon activité, c’était vraiment pour orienter les jeunes même si aujourd’hui je travaille plus avec des adultes sur des bilans de compétences / potentiels. Généralement, je peux les accompagner dès l’âge de 13 ou 14 ans.

Je trouve ça vraiment extraordinaire parce que si à 13 ou 14 ans tu te poses les bonnes questions, derrière, tu peux gagner des années finalement !  

C’est juste, on dit souvent que, les erreurs servent d’expérience, néanmoins, si on peut faire les bons choix assez tôt, et éviter ainsi de faire de longues études qui ne nous correspondent pas, on peut gagner du temps et conserver son énergie.

Peux-tu me parler des « intelligences multiples » et des « natures multiples » s’il te plaît ?  

Les intelligences multiples (manière d’apprendre) sont découvertes par Howard Gardner dans les années 1980. Il remet en cause l’utilisation des tests d’intelligence à travers le seul Q.I. et, propose une nouvelle manière de voir les apprentissages plutôt que la seule logique proposée. Il a fait de nombreux tests sur de nombreuses personnes et a découvert qu’il y avait plusieurs manières d’apprendre. À ce jour, 8 types d’intelligences figurent dans sa théorie d’apprentissage du cerveau et tout le monde les possède plus ou moins fortement :

1/ L’intelligence linguistique

2/ L’intelligence logico-mathématique

3/ L’intelligence musicale

4/ L’intelligence visuelle spatiale

5/ L’intelligence kinesthésique

6/ L’intelligence naturaliste

7/ L’intelligence interpersonnelle

8/ L’intelligence intrapersonnelle

J’ai d’ailleurs rencontré une professeure des écoles qui a rencontré des difficultés d’apprentissage avec sa fille. Elle a, par la suite, décidé d’utiliser la théorie d’Howard Gardner. En repérant que l’intelligence dominante chez sa fille était « l’intelligence kinesthésique » c’est-à-dire « corporel », elle l’a accompagnée dans ses apprentissages de mathématiques à travers le monocycle : elle lui faisait réciter ses cours pendant qu’elle pédalait ! Sa moyenne a progressé nettement en l’espace de deux ou trois mois. Le rectorat a approuvé ses résultats après un contrôle dans sa classe.

Vidéo de cette maman qui s’appelle « Marion » en fin d’article.

Les natures multiples s’accordent à notre motivation profonde. À quoi sommes-nous sensibles ? Qu’est-ce qui nous touche dans le monde ? Des personnes auront envie d’apaiser la souffrance chez autrui, d’autres personnes seront touchées par l’ignorance et porteront l’accès vers la connaissance et la transmission, d’autres encore seront portées par l’organisation et apprécieront apporter de l’ordre dans leur emploi, certains seront dans la protection de personnes en « danger » et d’autres dans la protection du patrimoine, etc. Vous pouvez trouver neuf natures qui sont en lien avec votre sensibilité :

1/ Protectrice

2/ Educative

3/ Administrative

4/ Guérisseuse

5/ Créative

6/ Animatrice

7/ Serviable

8/ Entrepreneuriale

9/ Aventurière

« La nature éducative me touche particulièrement et à travers cette interview, je peux te parler de ce sujet pendant des heures, car cette transmission m’anime et elle est importante à mes yeux. Je suis dans un de mes flow les plus forts chez moi. J’aime apporter des précisions pour que les personnes puissent apprendre ! J’ai vraiment la sensation d’être au service du monde et mon vœu le plus cher est que tous les êtres humains puissent être épanouis et que l’on crée un monde avec moins de souffrances. A chacun d’identifier quelles sont ses sources de flow principales et de faire en sorte d’accomoder leur vie dans ce sens là : c’est le secret pour avoir une vie épanouie. »

Pour en savoir plus : Le Svadharma, Légende personnelle-Ikigai-Mission de vie par Samuel Gerrand

Comment accompagner en tant que parents, ses enfants vers la réussite ?

Être à l’écoute de son enfant et l’encourager dès lors qu’il aime faire quelque chose avec de belles marques d’attention positives et sincères. Montrer notre intérêt dans ce qu’ils aiment et ne pas les couper dans leurs élans…

Après on peut identifier ce qu’il aime, ou bien, être force de propositions à travers des activités s’il n’a pas de centre d’intérêt, pour lui amener à se poser les bonnes questions afin qu’il puisse trouver ce qu’il aime le plus.

Pour ma dernière question, où souhaites-tu que le vent te mène demain ?

J’ai envie que le vent me mène vers les rencontres humaines que je dois faire afin de pouvoir transmettre ce message qu’il est possible de trouver sa voie pour tout le monde et de vivre une vie épanouissante et d’être heureux.

Merci Samuel Gerrand pour cette interview, merci à toutes les personnes qui consultent mon blog !

Vous trouverez tous les liens utiles dans cet article !

Christine Lussac

 


 

Facebook l’art de trouver sa voie :

 

 

 

Ça devrait vous plaire aussi :

Interview avec TcomC

Interview avec TcomC

Découvrez l'art de la combinaison des mots, des voyages et de la philosophie de TcomC, penseur et poète itinérant.TcomC nous transmet à travers sa plume, toute une alchimie d'émotions qui nous transporte dans d'autres contrées.Passionné de voyages , il nous révèle,...

Interview avec Valérie Seguin

Interview avec Valérie Seguin

Interview avec Valérie SeguinValérie Seguin, réalisatrice des films “L’âme : une force dans sa vie ? ; Et si la mort n’était qu’un passage ; Et si la mort n’existait pas ” et auteure du livre “Les trois jours et demi après la mort de mon père“, nous livre son...

Interview avec Armelle Six

Interview avec Armelle Six

  Armelle Six, auteure, conférencière et enseignante de vie, nous livre d'incroyables conseils pour mieux se réaliser et "être" tout simplement à travers une vidéo.  Dans cette interview, découvrez des éléments importants sur les énergies, sur notre relation...

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *